HEIMAT

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Un film de Nicolas Medy – documentaire – 60′

« Out » quelque chose a continué de me manquer . J’avais beau regarder autour de moi, découvrir les productions cinématographiques et artistiques estampillées «lgbt», sortir un peu, je ne voyais partout que des gays qui ne me ressemblaient pas, avec qui je ne partageais qu’un bout de l’histoire. Alors lgbti…à quoi bon puisque 99% du temps on ne te montre, on ne te parle que des gays blancs, bourgeois et parisiens si possible. Il n’est jamais question de gays racisés, de lesbiennes, de trans, d’intersexes, encore moins si elles ou ils sont raciséEs, pauvres, en situation de handicap.
L’absence de représentation, les mécanismes d’oppression et d’invisibilisation sont les mêmes que dans le reste de la société française puisque le groupe dominant est le même : celui d’hommes blancs, cis, capitalistes, bourgeois, colonialistes et racistes. Cette domination blanche et bourgeoise s’exerce aussi au sein de « communautés » elles- mêmes composées par des minorités oppressée. Comme si l’invisibilisation ne suffisait pas, lorsque les minortiés racisées sont représentées c’est trop souvent par le prisme de l’exotisation, de l’objectification, par le prisme de stéréotypes raciaux et coloniaux à destination d’un public blanc consommateur. C’est le porno gay mainstram qui m’a le plus marqué et la persistance de catégories et de mises en scène racistes qui relaient des stéréotypes raciaux d’une extrême violence parfois et alimentent des imaginaires coloniaux autour des gays noirs, des gays arabes, des gays asiatiques. Les options ne sont pas nombreuses : violeurs, «racailles», dominateurs par nature pour les uns, passifs systématiquement soumis au partenaire blanc pour les autres, bite énorme pour les uns, bite minuscule pour les autres..Dans une société comme la notre où l’image a un rôle à ce point structurant comment peut-on nier l’impact de ces représentations sur ceux qui les intègrent, les consomment ?

 

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